Lettre spéciale du Admour de Kalov à l’occasion de la visite exceptionnelle au Brésil cette semaine !
Le 5 Hechvan 5778 (29.10.17)
Chalom à tous mes chers frères juifs du Brésil,
Cette semaine, avant que j’envoie mon fils le tsadik, Rabbi Issakhar Dov Chlita, en visite exceptionnelle de ‘Hizouk dans votre pays (le Brésil), des responsables locaux m’ont expliqué que récemment, une loi a été votée dont le but est d’empêcher les enseignants des écoles d’évoquer des sujets comme le respect des mœurs et l’écartement des perversions, et il est donc impératif que d’autres personnes renforcent les enfants à ce sujet.
Le fait de constater la prolifération de lois de cet acabit nous enseigne à quel point ce sujet est capital.
Le Satan déploie tous les efforts possibles pour faire trébucher les hommes, au même titre qu’en temps de guerre, on investit d’immenses forces pour arracher à la partie adverse une position stratégique.
Le Créateur a conçu l’homme avec cinq sens : la vue, l’audition, le goût, l’odorat et le toucher. Le rôle de l’homme est de choisir le bien, d’employer ces sens pour servir le Créateur par l’accomplissement des Mitsvot et des bonnes actions qui le sanctifient, et de s’abstenir de s’en servir pour transgresser des interdits et assouvir les passions qui le souillent.
Les quatre premiers sens sont liés à un organe particulier : la vue aux yeux, l’audition aux oreilles, le goût à la bouche, et l’odorat au nez.
Seul le toucher concerne le corps tout entier. Cela nous indique la force et l’influence de ce sens sur l’homme dans son intégralité, en ce sens qu’il peut souiller et détruire tout son corps.
Nous voyons dans le Zohar que si l’on exploite le toucher pour assouvir des passions interdites, on s’attire la pauvreté, y compris intellectuelle.
L’homme qui s’y adonne s’abêtit, et son pouvoir de concentration dans des domaines essentiels est réduit à néant, car toutes ses pensées tourneront autour de ce sujet : comment séduire l’autre pour obtenir ce plaisir éphémère ?
Il ne prendra pas en considération le fait qu’il sera contraint de renoncer aux autres plaisirs, ou même de ruiner son existence ou celle des autres.
Il y a environ 50 ans, cette vision erronée des choses a commencé à occuper une place dominante : il fallait donner libre cours à ses désirs en public sous diverses formes, tout en veillant à garder une certaine retenue pour éviter les dégâts.
Mais nos Sages (Soucca 52b) ont appris dans la Torah une règle à ce sujet :
« Plus on veut assouvir ses désirs, plus on sera assoiffé de désirs. »
Lorsqu’on essaie de satisfaire ses pulsions, cela éveille un désir incontrôlable de les poursuivre sans fin.
Nous voyons aujourd’hui que les nations du monde plongent de plus en plus profondément dans la perversion, au point que les plus hautes personnalités ne prennent pas en considération les conséquences désastreuses de leurs actes, et instituent des lois pour Légaliser ces pratiques plutôt que de s’y opposer.
Nous avons observé ce phénomène à Sodome, dont les habitants se distinguaient par leur perversion. C’est pourquoi le verset souligne (Béréchit 13,13) que les habitants de Sodome étaient « très » pervers et fauteurs, pour insister sur la gravité de cette faute.
L’homme souille son corps, et cette propension à la faute induit une baisse d’enthousiasme dans l’accomplissement des Mitsvot et l’aspiration à se parfaire.
Nous voyons dans le ‘Houmach (19, 4-5) que lorsque deux hommes se sont présentés pour dormir au domicile de Loth, les « habitants (anché) de la ville » ont encerclé la maison.
Or, dès que le ‘Houmach a recours à cette expression (anché), il est question de notables, les personnages les plus influents de la ville.
Or, ce sont eux qui ont exigé de Loth de leur livrer ces gens afin de leur faire violence.
Ils avaient en effet voté une loi pour contraindre les hommes de passage à s’adonner à leurs perversions, afin de s’assurer que personne à Sodome ne s’y oppose.
Ils ont été gravement sanctionnés : le Saint béni soit-Il a fait s’abattre sur leur ville du soufre et du feu, de sorte qu’ils ont été brûlés et rayés de la surface de la Terre.
A cette époque où les résidents de Sodome polluaient le monde par leurs abominations.
Le Saint béni soit-Il a donné la mitsva de la brit-mila à Avraham et toute sa descendance, afin de les aider à surmonter ces pulsions, comme l’écrit le Rambam (Moré Névoukhim III, chap. 49) : le but de la circoncision est d’affaiblir la passion du toucher, décuplée par la orla.
C’est aussi la raison pour laquelle la mila est décrite comme un signe – « ce sera un signe d’alliance [brit] entre Moi et vous » (Béréchit 17, 11) –, un signe montrant à la face du monde que les Bné Israël prennent leurs distances des envies perverses et restent attachés au Créateur.
Le Saint béni soit-Il a alors ajouté la lettre hé à son nom : d’Avram, il est devenu Avraham, pour indiquer qu’il a alors atteint une maîtrise complète des cinq sens (comme la valeur numérique de cette lettre).
Nous reconnaissons également cette maîtrise chez Yossef Hatsadik, qui a suivi la trace de ses ancêtres et a préservé sa sainteté, même chez les Egyptiens plongés dans le vice ; grâce à cette attitude, il a eu droit à une vie de richesse et d’honneurs, comme en attestent les parachiot de Vayéchev et de Mikets.
C’est pourquoi la lettre « hé » a été ajoutée à son nom, et qu’il est parfois appelé Yéhossef, comme nous le voyons dans les Téhilim (81, 6) : « C’est un témoignage qu’il établit dans Yéhossef », pour indiquer qu’il maîtrisait les cinq sens.
Puisse chaque Juif suivre la trace de nos ancêtres en respectant les bonnes mœurs, pour mériter une longue vie et une bonne subsistance dans la facilité, comme l’indique le Zohar dans la paracha de Yitro.
Rabbi Moché Taub, Rabbi de Kalov chlita