Il me semble impossible de résumer le voyage avec le Admour de Kalov auquel j’ai eu le mérite de participer: comment mettre à l’écrit les scènes auxquelles j’ai assisté, les sentiments que j’ai éprouvés ?…Cependant, dans l’intérêt du public, et afin d’encourager un maximum de personnes à demander des conseils et des bénédictions au Admour, je vais essayer de m’exprimer en quelques lignes.
Il y a huit ans, on a fait appel à moi pour la première fois pour accompagner le Admour lors de son prochain voyage en France, afin de servir de traducteur.
J’ai tout de suite compris que le but était de renforcer le judaïsme en Diaspora ;ainsi, bien que je n’ai jamais eu l’occasion de rencontrer le Admour, je pris conseil auprès de mes maîtres qui m’encouragèrent à participer à ce voyage. Je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait. Si j’avais su, j’aurais consacré les deux semaines précédentes à dormir ! En vérité, c’est Rav Mordekhai Sebbag, responsable des voyages du Admour en Europe et en Asie, qui m’a encouragé à venir, m’assurant que c’était très facile et agréable. Il est vrai que le séjour a été agréable, mais certainement pas “facile”…
Le Admour atterrit à Paris à 14 heures.
Nous commençons immédiatement à accueillir le public dans l’une des synagogues principales de la ville, où nous rencontrons des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, qui reçoivent une bénédiction ou un conseil et ressortent de la salle rayonnants. On aurait cru qu’ils avaient gagné au loto, et même plus… J’ai immédiatement compris que le seul but du Admour était d’éclairer et de dévoiler les étincelles de la nechama de chaque Juif, peu importe sa situation et son âge. Le Admour me confie alors son secret, qui me permet de tout comprendre : “Chaque nechama est un diamant, un diamant unique au monde.” Tel est le sentiment éprouvé par chaque Juif qui a rencontré le Admour, un sentiment inexprimable, le sentiment que sa nechama revit et rayonne parce qu’elle a pris conscience de sa spécificité. En un instant, le Rabbi parvient à épanouir l’homme le plus renfermé ; il lui décrit sa personnalité et le potentiel qui est dissimulé en lui, ce qui l’aide à comprendre sa grandeur et à progresser dans tous les domaines.
Le Admour conseille à chacun de prononcer un certain engagement vis-à-vis d’Hachem, ce qui tisse un lien particulier entre lui et son Créateur. Chacun comprend que ce conseil provient du cœur sacré d’une personne qui recherche uniquement le bien de l’âme juive qui se trouve face à lui. Tout le monde sait que le Admour a adopté une coutume similaire à celle des anges, qui est de prodiguer gracieusement ses bénédictions et ses conseils. Même en cas d’insistance, le Admour refuse catégoriquement en souriant, et demande que sa rémunération soit le respect de l’engagement que la personne a prononcé. Cette attitude illustre encore davantage la pureté et la véracité de ses paroles et de ses bénédictions.
J’ai vite remarqué que le Admour éprouve des sentiments particuliers pour les jeunes : lorsqu’il voit la génération future confrontée à des épreuves et à des difficultés pour maintenir son identité juive, il déploie tous les efforts possibles pour donner à chacun les moyens de persévérer dans la voie de ses ancêtres. On pourrait remplir un lac avec les larmes d’émotion versées par tout celui qui rencontre le Admour ; ces larmes montent au Ciel et procurent de la satisfaction à Hachem, car Il voit combien ses fils sont proches de Lui en tout temps et en tout lieu.
Il est 2 heures du matin.
Il reste encore trois personnes. Aucun signe de fatigue ne se lit sur le visage du Admour, qui – ne l’oublions pas – a atterri aujourd’hui même de New York. On dirait qu’il commence à peine sa journée, alors que moi, je sens une immense fatigue m’envahir… Nous sortons finalement de la synagogue et nous apprêtons à rentrer dans la voiture, quand cinq jeunes, dont le visage ne donnait pas l’impression qu’ils avaient l’intention de rencontrer un Admour, nous arrêtent en criant : “Attendez ! Attendez ! Nous aussi, nous désirons une bénédiction !” Je pensais que le Admour allait leur dire de revenir le lendemain. Mais non ! Je vois la joie éclairer son visage, comme si c’était le premier et unique diamant qu’il avait trouvé aujourd’hui… Je comprends de suite qu’il n’y a pas d’espoir de dormir avant 3 heures du matin. Nous retournons à la synagogue, et le Admour donne à chacun une attention comparable à celle qu’un père donne à son fils. Ils ressortent avec un visage différent de celui qu’ils avaient à leur arrivée ; ils sont les enfants uniques d’Hachem, et à présent, ils le ressentent pleinement
Nous arrivons finalement à la maison de notre hôte ; le Admour s’assoit, prend une Guemara et se plonge dans l’étude comme si c’était le milieu de la journée. Je n’ai pas eu le mérite de le voir aller se reposer ; par contre, à 5 heures et demie du matin, il vient me réveiller, ainsi que ses autres accompagnateurs. Il est tellement plein de vigueur et d’entrain qu’on aurait dit qu’il avait dormi toute la nuit. En voyant l’heure, je n’en crois pas mes yeux ; mais Rav Mordekhai Sebbag me “rassure” en me disant qu’il ne reste plus que deux semaines où il faudra suivre un tel rythme, que nous n’avons pas le choix car il faut se rendre au mikvé, puis directement dans une école secondaire pour la prière de Cha’harith, suite à laquelle le Rabbi rencontrera les élèves. Et ainsi, chaque élève bénéficie personnellement d’une bénédiction et d’un encouragement. Les élèves, comme les professeurs, sont envahis d’une émotion infinie… A la fin de la matinée, nous quittons l’école et nous rendons directement à la synagogue où est prévue pour l’après-midi une réception du public, qui se termine à nouveau à 1 heure du matin. A la fin de la soirée, je pense : “Au moins, cette nuit sera une nuit normale !” Mais à ce moment-là, on m’annonce que nous allons à présent effectuer un voyage nocturne vers une autre ville, où nous parviendrons vers 7 heures du matin. Je me dis alors que je pourrais au moins dormir dans la voiture ; mais on m’annonce que c’est à mon tour de conduire cette nuit-là ! A ce moment-là, j’ai compris l’expression de Rav Sebbag : “facile et agréable”…
La notion de “facilité” a également trouvé son expression dans le fait que durant la journée, nous avions oublié que nous avions besoin de nourriture. En effet, chez le Admour, cette notion n’existe pas : il n’y a pas d’interruption pendant la réception du public. Que le repas attende la nuit, ou même le lendemain matin ! Je me souviens que le deuxième jour, le deuxième traducteur (nous étions toujours deux, un pour les hommes et un pour les femmes) sortit pendant exactement cinq minutes pour se revigorer. Le Admour me demanda comment il avait pu quitter la salle à un moment où des gens attendaient leur tour. Lorsque je lui expliquai qu’il était allé manger, le Admour ne put s’empêcher d’éclater de rire comme si je lui avais raconté une blague. Il me regarda comme on regarde quelqu’un qui serait allé manger alors qu’il était en train de ramasser des diamants !!! J’essayai de lui expliquer qu’il était indispensable de prendre des forces pour pouvoir ramasser les diamants… Mais ce qui est certain, c’est que lui-même est doté de forces surhumaines.
Ainsi se déroulent les deux semaines du voyage… Au moment où, en arrivant à l’aéroport pour mon vol de retour vers Israël, je me dis que je serais capable de dormir pendant 70 ans, tant je souffre de manque de sommeil, j’entends que le Admour ne rentre pas chez lui ; il passe d’abord par la Guadeloupe, où se trouvent encore quelques centaines de Juifs qui ont besoin de ses encouragements et de ses bénédictions… Et c’est ainsi que son programme continue…
Cela fait déjà huit ans que j’ai le mérite d’accompagner le Admour lors de ses voyages dans les pays francophones. Cependant, il faut savoir que le Admour effectue de tels voyages durant toute l’année ; il a visité 69 pays, et Hachem lui accorde des forces surnaturelles, tant son dévouement pour le peuple d’Israël est infini. A chaque fois que je témoigne des signes de faiblesse, il me rappelle qu’il faut considérer les enfants d’Hachem comme ses propres enfants, auquel cas la fatigue n’entre pas en considération.
Chaque fois que le Admour revient en France, des centaines de personnes l’attendent, non seulement pour demander des bénédictions, mais également pour le remercier pour les miracles dont ils ont été témoins. Je pourrais écrire des livres entiers sur les miracles qui ont été vécus par des personnes qui ont reçu une bénédiction du Admour et ont suivi ses conseils ; le nombre de couples sans enfant qui ont été exaucés après des années d’attente, etc… Je me souviens en particulier qu’après le dernier voyage du Admour à Paris, un couple est venu lui annoncer la naissance de leurs jumeaux après 14 ans de mariage: Alors qu’ils avaient perdu espoir, ils ont rencontré le Admour qui leur donna un conseil qu’ils appliquèrent à la lettre. Et un an plus tard, ils eurent le bonheur de voir naître des jumeaux… Le Admour, dans son humilité, leur répondit que c’était parce qu’ils avaient accompli leur engagement et s’étaient ainsi rapprochés d’Hachem, qu’ils avaient été exaucés.
On ne peut pas compter le nombre de personnes qui ont trouvé leur conjoint après avoir bénéficié d’une bénédiction du Admour, le succès dans la parnassa pour ceux qui en avaient besoin… La semaine dernière, j’ai reçu un coup de téléphone d’un homme de 41 ans résidant à Beér Chéva, qui avait rencontré le Admour et avait bénéficié de bénédictions et de conseils. Il m’a dit : “Je suis tout tremblant ; je viens de quitter l’hôpital avec, dans ma main, des résultats d’examens antérieurs témoignant que j’étais atteint d’une grave maladie. Même les médecins avaient désespéré, et subitement la maladie a disparu comme si elle n’avait jamais existé… Tous les professeurs de l’hôpital ont affirmé qu’il s’agit d’une guérison proprement miraculeuse…”
Des dizaines de milliers de jeunes et de familles remercient le Admour de les avoir orientés et aidés à modifier leur mode de vie, de les avoir fait découvrir le potentiel qui est dissimulé en eux, d’avoir relevé leur estime personnelle et de les avoir fait réussir leurs études.
En effet, “le tsadik décrète, et Hachem exauce…”
62.000 personnes en France ont eu le mérite de rencontrer le Admour…
Le Bureau du Admour chlita:
Ce qui est spécifique au Admour, c’est que même après la rencontre, le Admour garde contact avec chacun, se soucie de lui et l’aide à progresser. C’est pourquoi on demande à tout celui qui rencontre le Admour de remplir un formulaire qui nous permet de nous mettre en contact avec lui. C’est également dans cette intention qu’il a fondé un bureau en Israël, où travaillent plus de 40 hommes et femmes qui sont rémunérés par lui-même et qui gardent contact avec chacun. Le but est de prendre de leurs nouvelles et de les aider à progresser dans la nouvelle voie qu’ils ont choisi. De plus, le Admour prend sérieusement en considération chaque question et chaque demande qui lui est adressée, et prie pour chacun.
En espérant que tous les Juifs de France bénéficieront de bénédictions et de succès dans tous les domaines,
Rav Avraham Neeman,
Gabaï du Admour de Kalov chlita.